Les enfants présentent les mêmes structures de thermophysiologies que l’adulte (en savoir plus sur les mécanismes physiologiques et les effets de la chaleur sur le corps humain). Cependant, il existe chez l’enfant des spécificités de thermorégulation liées aux dimensions corporelles et au métabolisme, qui les affectent particulièrement et les rendent plus vulnérables lors d’une exposition à une chaleur importante.
Pourquoi les enfants sont-ils plus vulnérables que les adultes à la chaleur ?
D’après le Haut Conseil de la Santé Publique, plusieurs éléments rentrent en jeu :
- Les enfants absorbent davantage la chaleur et élèvent plus vite leur température : proportionnellement, ils possèdent une surface corporelle plus grande que les adultes (d’environ 30 à 36%), ce qui implique des transferts de chaleur avec l‘environnement plus importants et plus rapides (et donc un désavantage en période de chaleur). C’est le facteur le plus important à considérer pour expliquer la sensibilité des enfants à la chaleur ;
- Le corps d’un enfant ne sait pas encore tout à fait réguler sa température : une taille inférieure des glandes sudoripares eccrines (glandes produisant de la sueur), ainsi qu’un système de contrôle thermique en cours de développement, expliquent ce phénomène. En cas de chaleur et forte humidité, l’enfant a du mal à garder sa température constante et à refroidir son corps ;
- A activité physique égale, les enfants ont un métabolisme de base plus élevé, signifiant qu’ils produisent plus de chaleur interne. En général, les enfants ont une proportion plus importante de masse maigre (muscles), par rapport à leur taille, que les adultes. L’énergie musculaire libérée étant beaucoup plus grande, ils ont proportionnellement une élévation de leur température interne supérieure à celle de l’adulte (pour un même exercice). En période estivale, les enfants peuvent alors rapidement accumuler un excès de chaleur ;
- Les enfants ont un besoin en eau plus grand par kg de poids corporel que les adultes. Compte-tenu des trois premiers facteurs cités, ils peuvent rapidement perdre de grandes quantités d’eau par transpiration et se déshydrater.
De plus, comparativement à l’adulte, les capacités d’adaptation comportementale des enfants sont réduites, par exemple :
- Ils n’ont pas la capacité de faire un choix autonome de leurs vêtements pour réguler la chaleur ;
- Le respect de certaines consignes peut être difficile : rester en intérieur, jouer à l’ombre, porter un chapeau, mettre de la crème solaire, etc. ;
- Ils n’ont pas toujours le réflexe de demander à boire et vont davantage dépendre d’un tiers pour leur bonne hydratation ;
- Ils sont peu au courant des dangers liés à la chaleur : expriment difficilement leur inconfort et ne reconnaissent pas forcément les signes d’alerte d’un coup de chaleur.
Enfin, les impacts de la chaleur sur la santé ne sont pas sans conséquence sur les performances scolaires des élèves, qui diminuent lorsque la température des salles de classe devient trop élevée : au-delà des difficultés de concentration, les effets des coups de chaleur peuvent d’ailleurs fortement compromettre l’apprentissage. D’où la nécessité de bien intégrer la notion de confort d’été dans les bâtiments scolaires notamment ainsi que dans les logements (cf les sources d'inconforts dans un logement).