Contexte :
La forte croissance de la population mondiale amène les zones urbaines à s’étendre. Pour éviter les conséquences néfastes d’un étalement urbain, telles que la déforestation, la suppression de milieux naturels et l’augmentation des consommations de carburant liées au transport, la densification urbaine est une solution très souvent privilégiée. Pourtant, cette densification, au-delà de certaines questions garantissant qualité de vie et durabilité, n’est pas sans impacts sur le confort d’été.
En effet, au cœur des villes et en période estivale, certains épisodes de chaleur peuvent avoir un effet néfaste sur le confort et la santé. AInsi, par exemple, dans ces conditions, la température de l’air peut varier significativement entre le centre-ville et la périphérie (aller de 5 à 10°C de différence par endroits) :
De plus, l’inertie thermique des matériaux urbains (bitume, béton, revêtements en tout genre etc.) contribue à emmagasiner la chaleur, puis à la restituer en déphasage dans le temps, limitant la baisse de température nocturne. En effet, bien que l’air se trouvant au-dessus de la zone en question ne reçoive plus d’énergie solaire, la chaleur emmagasinée dans les matériaux est restituée à l’atmosphère urbaine. De ce fait, l’Îlot de Chaleur Urbain (ICU) est une source d’inconfort de jour comme de nuit.
Causes et conséquences :
Généralement, la période Juillet- Aout (vent faible, ciel dégagé) est la plus favorable pour ce phénomène.
Ainsi, avec l’intensité des épisodes caniculaires liés au climat, la surchauffe en ville est accentuée par différents facteurs liés aux activités humaines (paramètres anthropologiques), aménagements urbains (paramètres morphologiques) et les propriétés des matériaux constituant la ville (paramètres surfaciques) :
Quelles solutions pour lutter contre les ICU ?
Les activités anthropiques, la morphologie urbaine et ses surfaces peuvent présenter des risques sanitaires conséquents s’ils sont négligés.
De nombreuses solutions permettent d’atténuer les impacts des îlots de chaleur urbains :
- L’aménagement urbain, qui permet d’éviter l’emprisonnement de la chaleur ;
- L’emploi de l’eau comme rafraîchissant urbain ;
- Le choix des matériaux de revêtements (moins de surfaces imperméables favorisant l’emmagasinement de la chaleur) et les couleurs utilisées ;
- Intégrer davantage la notion de biodiversité au sein même des milieux urbanisés (végétalisation des sols, toitures et façades pour protéger des chaleurs intenses en abaissant la température des surfaces et de l’air grâce à un effet ombrageant et par évapotranspiration).
[1] Dossier Îlots de chaleur, « La ville veut rester maître du thermomètre », Le Moniteur version imprimée, Juin 2018, https://www.lemoniteur.fr/article/la-ville-veut-rester-maitre-du-thermometre.1974014
[2] Accord de Paris, Points essentiels, Commission Européenne https://ec.europa.eu/clima/policies/international/negotiations/paris_fr