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Carbone

Unité et ordre de grandeur du CO2

Dans le contexte actuel, et face aux conséquences du dérèglement climatique, les quantités de gaz à effet de serre produites par l’humanité prend de plus en plus de place dans le débat publique. Le mot carbone apparait souvent dans les sujets environnementaux pour chiffrer ces quantités, mais peut ne pas être très parlant.

Le KgCO2eq (Kilogramme de dioxyde de carbone équivalent) est l’unité utilisée pour la quantification des émissions de gaz à effet de serre d'origines anthropiques, englobant toutes les activités consommatrices d’énergies. Elle permet de comparer les impacts des différents GES et de cumuler leurs émissions en les transformant en quantité équivalente de CO2.

En effet, dans notre quotidien et nos activités, nous utilisons plusieurs unités différentes pour évaluer nos actions. Par exemple, la distance (km de voiture, …), en salaire et pouvoir d’achat (euro de budget, projet ou facture, PIB…), en énergie (kWh d’électricité), ou en temps (heure de travail, heure de streaming...).

L’effet de toutes ces activités sur le dérèglement climatique est le même : l’émission de gaz à effet de serre qui contribue à l’élévation de la température de la terre. Nous utilisons donc le KgCO2eq qui permet de comparer ces activités avec différentes grandeurs physiques.

Les émissions de gaz à effet de serre sont mesurées en unité de masse, avec le Kg comme unité internationale.

 

Le CO2 d’origine humaine est produit par l’oxydation du carbone, dû à sa combustion. Cependant d’autres GES d’origines anthropiques sont également prises en compte dans les bilans des exemples ci-dessous.

 

Ses unités

Comme le COintervient à différentes échelles, ses unités ne sont donc pas les mêmes.

Voici quelques exemples pour mieux se rendre compte des échelles du CO2 :

 

 

 

Gramme (g) 

Usage : Plus petite quantité utilisée pour quantifier les actions quotidiennes à très petite échelle, notamment très utilisée pour les intensités carbones

Exemple d'ordre de grandeur : 

  • 3 g/Km de Métro
  • 4 g/ mail sans pièce jointe
  • 80 g / heure d’utilisation de grille-pain  
  • 200 g/Km voiture à moteur thermique

Indicateur et seuil existant

  • Taxonomie (seuil maximum pour la production d’électricité y compris par des centrales thermiques au gaz) : 100 g/ kWh pour l’électricité
  • Malus écologique : 130 g/km voiture

 

Kilogramme (Kg) 

Usage : Unité très répandue dans les bilans carbones, à l’échelle de l’habitant (objet, repas …) ainsi que dans le bâtiment (construction neuve ou rénovation).

Exemple d'ordre de grandeur : 

  • 25 Kg pour un jean
  • 400 Kg pour un lit
  • 7 Kg pour un repas avec du bœuf
  •  5 Kg stockés par an par arbre

Indicateur et seuil existant :

  • RE2020 (seuil 2022) 

    • Indice carbone Construction 740 Kg /m²
    • Indice carbone Energie 560 Kg/m² 
  • DPE (seuil du logement performant) 5 à 10 Kg/m² annuelle

 

Tonne (T)

Usage : Unité utilisée dans les bilans annuels, ainsi que dans les quantités macros

Exemple d'ordre de grandeur :   

  • 10 tonnes/an empreinte moyenne d’un français
  • 20 tonnes empreinte d’une voiture électrique sur sa durée de vie

Indicateur et seuil existant :

  • Objectif neutralité carbone : 2 tonnes par personne par an

 

Mégatonne = 1 million de tonnes (Mt)

Usage : Unité utilisée à l’échelle des secteurs d’activités 

Exemple d'ordre de grandeur : 

France 2018

  • 45 Mt pour l’Industrie de l’Energie
  • 136 Mt pour le Transport
  • 91 Mt pour l’Agriculture

Indicateur et seuil existant :

  • SNBC (Objectif neutralité carbone 2050) : 80 Mt total annuelle

 

Gigatonne = 1 Milliard de tonnes (Gt)

Usage : Unité utilisée à l’échelle des pays et continents, ainsi que pour quantifier des activités annuelles

Exemple d'ordre de grandeur :   

  • 36 Gt émissions mondiaux en 2020
  • 12 Gt émissions de la Chine 2020 plus gros émetteur

Indicateur et seuil existant :

  • GIEC (Budget carbone total seuil pour ne pas dépasser 1,5°C) : 500 Gt

 

 

Séquestration-émission : le carbone en négatif 

La séquestration est le stockage du carbone dans des réservoirs (Sol, forêt,...).

Il existe donc également des objectifs d’augmentation de ces quantités absorbées. L’objectif de la SNBC est de -70 Mt CO2 pour couvrir les émissions résiduelles et atteindre la neutralité carbone.

 

Attention aux chiffres !

Il est important de bien comprendre l’origine des émissions et des chiffres liées au CO2, pour évaluer leur contribution au déréglement climatique. Par exemple : nous expirons à peu près 12000 L d’air par jour. L’air expiré contient environ 4% de CO2, le même gaz à effet de serre que celui dû à la combustion du charbon. Ce qui fait qu’annuellement, nous émettons aux alentours de 350 Kg de CO2 dans l’atmosphère par humain. Cela correspondant mondialement aux alentours de 3 Gt CO: plus de 3 fois plus que le secteur d'aviation mondial ! Devrait-t-on s'intéresser à la décarbonation du souffle humain ou à la performance énergétique de nos poumons ?

Pas vraiment.

Ces émissions ne sont pas prises en compte dans les émissions annuelles à cause de leurs origines. En effet, l'air exhalé contient 100 fois plus de CO2 que l'inhalé. Cette différence de quantité de CO2 provient de la nourriture, qui est la source d'énergie de notre corps, comme le sont les énergies fossiles pour les machines. Cependant cette nourriture, que notre corps transforme en énergie à travers la digestion est quasi totalement produite par photosynthèse. C’est le cas pour les fruits, légumes, légumineuses ou plantes, qui sont composés de carbone retiré de l'atmosphère. De même pour les animaux que nous consommons. Ces animaux expirent aussi du CO2 par leur souffle, mais qui est également issu de nourriture produite par photosynthèse.A l'inverse, les inventions humaines consomment des énergies fossiles émettant un CO2 enfuit dans le sol depuis des millions d’années. Ainsi le fonctionnement des machines que sont les corps humains (et les animaux) ne contribuent pas à l’augmentation des GES par leur exhalation.

Cet exemple montre l'importance de ne pas s'arrêter uniquement sur les quantités des émissions et leurs chiffres, mais plutôt à leur impact en s'intéressant notamment à leurs origines. 

 

D’autres unités

Comme le CO2 intervient à toutes les échelles de nos activités (de la pinte de bière consommée, jusqu'à l’extraction du pétrole en mer), des objectifs de réduction de consommation sont définis sur la majorité des unités abordées.

L’Energie et le CO2 étant intrinsèquement liés, plusieurs objectifs climatiques sont exprimés en unité d’énergie. Par exemple, on utilise la Mtep (Million de tonnes équivalent pétrole) ou TWh (Térawatt heure correspondant à mille milliards de watt pendant une heure) pour les consommations liées à l’électricité le gaz ou les transports. D’autres sont en unité monétaire (Milliard d’euro), liés par exemple au PIB ou à des projets d’investissements, qui représente la taille d’un projet émetteur de GES ou contribuant à la réduction de GES.

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