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Qualité de l'air intérieur

Notre mode de vie fait que nous passons en moyenne 70 à 90 % de notre temps à l’intérieur d’un environnement clos, comme le bâtiment (école, bureau, logement...). En vivant dans cette environnement, nous y respirons et par conséquent la qualité de l’air intérieur influence notre bien-être et notre santé.

Humidité

La présence d’humidité dans les bâtiments altère leur qualité résidentielle en agissant sur le climat intérieur jusqu’à l’insalubrité. Elle affecte les matériaux de construction, dégradant parfois des parties importantes de la structure du bâti.

 

Les causes et origines

Il n’existe pas une humidité mais des humidités d’origines diverses : humidité phréatique, humidité des eaux de ruissellement, humidité des fuites des canalisations et évacuations d’eau, humidité de condensation.

L’humidité a une incidence sur le confort thermique. Il devient de plus en plus difficile de chauffer convenablement une ambiance intérieure lorsque les maçonneries et les planchers sont saturés d’eau.

Pourquoi ?

Car la conductivité thermique de l’eau étant 25 fois supérieure à celle de l’air, la conductivité thermique des matériaux s’accroit avec leur taux d’humidité.

A quoi est-ce dû ?

A la porosité d’un matériau : en effet, le rapport entre le volume des vides du matériau et son volume total, a une incidence sur la quantité d’eau qui peut être absorbée. Ainsi, le par exemple, le granit a une "porosité" proche de 0 % alors que le calcaire tendre a une porosité de 45%.

Si, dans le cas extrême où le calcaire tendre (y compris les mortiers de chaux ordinaires) était saturé en eau, les pores qui contenaient de l’air sont désormais remplis d’eau, la résistance thermique du matériau serait divisée par 3.

Lorsque les matériaux poreux sont secs, ils emprisonnent de l’air dans leurs pores. La conductivité thermique de l’air est de 0.024 W/(m·K). Lorsqu’ils s’humidifient, l’eau (infiltrations, remontées capillaires ou condensation) prend la place de l’air dans ces pores.

La conductivité thermique de l’eau étant de 0.6 W/(m·K), soit 25 fois plus, la conductivité thermique du matériau a été modifiée en conséquence.

Ainsi on peut estimer que par rapport à l’état sec d’un matériau, un taux volumique de 5% d’humidité entraîne une augmentation de sa conductivité thermique de 75%. Cette augmentation atteint 155% pour un taux volumique d’humidité de 20%.

Les conséquences

En plus de l’augmentation de la conductivité thermique, un certain nombre de désordres peuvent être dus à l’augmentation du taux d’humidité :

  • Les moisissures (développements fongiques)

Une atmosphère trop humide favorise la prolifération des moisissures et de champignons. Les locaux humides, mal aérés et/ou pas ventilés dégagent une odeur de moisi caractéristique. Des moisissures se développent sur les parois et leur nature dépendra de celle des matériaux.

  • Les efflorescences

L’eau contenue dans les matériaux humides est le plus souvent chargée de sels minéraux (carbonates les sulfates, les nitrates) provenant très fréquemment du matériau lui-même. Ces sels, lorsque l’eau s’évapore, se déposent sur la face extérieure de la maçonnerie, créant des traces, des taches ou des efflorescences. Celles-ci peuvent provoquer des détachements de plaques entières.

  • Le salpêtre

Dans les caves ou maisons humides anciennes, le salpêtre est l'un des résidus du développement de bactéries qui se nourrissent de l’ammoniac provenant de l'eau du sol et du carbonate de potassium contenu dans les murs. La transformation se termine au contact du dioxygène de l'air pour former le nitrate de potassium ou « salpêtre ».

  • Le gel

Une des principales causes d’altération des matériaux soumis à l’humidité. L’eau s’infiltre dans les matériaux et se dilate sous l’action du froid en passant en phase solide. Ces cycles répétés dans le temps, se traduisent par des éclatements, et parfois même des destructions par plaques.

  • La pourriture du bois

Une dégradation due à des champignons qui s’attaquent aux tissus mêmes du bois. Celui-ci change totalement d’aspect jusqu’à devenir de la poussière. Les bois d’œuvre confinés qui ne peuvent évaporer les surplus d’humidification dont ils sont l’objet (condensation, infiltrations) sont particulièrement sensibles.

 

Point de vigilance

Attention, l’humidité (par filtration) n’est pas la même chose que la condensation.

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